« Je dédie ce livre à mes petits-enfants. En commençant à l'écrire, j'ai pris conscience de la valeur symbolique que je pouvais lui donner : celle d'un testament spirituel. Que voudrais-je leur raconter sur ce grand Univers qu'ils continueront à habiter après moi ? J'ai alors songé à ces conversations avec l'une de mes petites-filles, où nous observons, étendus confortablement sur des chaises longues, le ciel étoilé. Je me suis senti revivre ces soirées de mois d'août avec mes enfants qui me bombardaient de questions pendant que nous attendions les étoiles filantes.
La contemplation de la voûte céleste et le sentiment de notre présence parmi les astres provoquent un désir partagé d'en savoir plus sur ce mystérieux cosmos que nous habitons. Il sera ici question de science, ce qui n'exclut pas la poésie ».
H. R.
Ce livre est une invitation à regarder le monde comme un lieu où s'exerce une formidable volonté de vivre, un lieu fécond où ça veut, ça peut, ça évolue, ça coûte, ça donne et ça risque. Vous voilà tous, lectrices et lecteurs, conviés à ce spectacle. Mon seul but est d'alimenter les réflexions autour de ce grand et tragique mystère de notre existence.
H. R.
Un livre aussi concis que profond, qui allie la vulgarisation la plus accessible à la méditation la plus haute, et dont le texte est amplifié par le contrepoint de fascinantes images de notre monde.
Près de l'étang de Malicorne, face au grand saule pleureur qui se reflète dans l'eau calme, se trouve un banc de bois : « Le banc du temps qui passe ». Je m'y assois pour tenter de sentir ce mince filet du temps qui nous porte tout au long de notre existence. Après un moment de silence, me viennent à l'esprit des pensées qui prolongent ma constante interrogation sur le monde.
Ce livre est destiné à tous ceux qui se posent des questions sur le grand mystère de la réalité dans laquelle nous sommes projetés pour un temps. Je cherche à exprimer ce qui se dégage de mes expériences de vie et de mon métier d'astrophysicien, pour livrer mes convictions intimes.
Mais rien de ces pages n'est définitif. Tout y est provisoire et à remettre à jour - indéfiniment.
H. R.
« Que signifie des phrases souvent utilisées comme : «L'univers est né il y a quinze milliards d'années », «Les trois premières minutes » ? Qu'est ce traditionnel «temps zéro» qui marque, dit-on, la création de l'univers et à partir duquel on date les événements du cosmos ? Nous ne savons rien de la création de l'univers. Elle se situe pour nous à l'intérieur de la terra incognita cosmologique... ».
H. R.
Comment de nouvelles maladies infectieuses apparaissent-elles ? Pourquoi certains antibiotiques cessent-ils d'être efficaces ? Quels impacts peuvent avoir les changements de mode de vie ou les politiques de santé publique sur la virulence des agents pathogènes ? La pandémie du nouveau coronavirus humain, après celles du VIH ou de bactéries multi-résistantes, illustre de manière éclatante l'importance et la rapidité de l'évolution des microbes.
À l'approche pasteurienne, qui décortique les mécanismes cellulaires pour apporter des réponses au niveau individuel, il est nécessaire d'associer une approche darwinienne qui étudie la dynamique des populations au sein de leurs environnements : seule une démarche intégrant les deux approches permettra de maîtriser les agents infectieux et de trouver des traitements tant originaux que durables.
« Quand j'étais jeune étudiant en mathématiques, au début des années 50, je ne lisais pas beaucoup mais ce que je lisais - quand j'arrivais à finir le livre - était souvent d'Erwin Schrödinger. J'ai toujours été fasciné par son style, par la façon dont il transmettait l'excitation de la découverte et ouvrait des perspectives vers une compréhension vraiment nouvelle du monde dans lequel nous vivons. Aucun de ses livres ne possède ces qualités davantage que son célèbre Qu'est-ce que la vie ?- qui, je le sais aujourd'hui, compte parmi les écrits scientifiques les plus importants de ce siècle. » Roger Penrose
Erwin schrödinger, le grand pionnier de la théorie quantique, est-il vraiment mort en 1961 ? on peut légitimement en douter à la lecture des textes ici rassemblés, qui montrent que sa pensée n'a rien perdu de son actualité.
Il y évoque la "barbarie de la spécialisation" et la nécessaire intégration de la science à la culture, convaincu que la recherche scientifique doit aller de pair avec l'"enquête" philosophique et la réflexion épistémologique. il y parle de la science d'une voix étonnamment proche, avec cet inimitable mélange de profondeur et de légèreté, et ce lumineux sens de l'analogie qui a fait le succès du célèbre article (inédit en français) du "chat de schrödinger .
Un chat qu'il faut bien - comme schrödinger lui-même imaginer à la fois mort et vivant.
« Quel mauvais sort semble avoir été jeté sur l'espèce humaine ? Pour quelles raisons son impact sur la nature est-il si profondément dévastateur et si difficile à transformer en action positive ?
Mais "là où il y a danger, croît aussi ce qui sauve", écrivait le poète allemand Hölderlin. L'espoir naît aujourd'hui d'une conscience rapidement croissante de la gravité de la situation et des efforts vigoureux pour panser les blessures de la planète. Peut-être nous épargneront-ils de figurer un jour sur la liste des espèces disparues.
L'avenir de la vie sur Terre est éclairé par les connaissances que, grâce au travail des scientifiques depuis des siècles, nous avons accumulées sur notre monde. Les galaxies et les atomes nous permettent de mieux comprendre, et, peut-être, de mieux maîtriser notre destin ».
H. R.
Ciel noir, corps noir, trou noir, matière noire et énergie noire : pourquoi cette fascination du noir chez les physiciens ?
Cette interrogation permet de traverser l'histoire de la physique et d'éclairer nombre de ses enjeux actuels. Le noir de la nuit est une énigme paradoxale qui a préoccupé les astronomes pendant des siècles ; le rayonnement du corps noir est à l'origine de la révolution quantique ; le trou noir est une fascinante singularité spatiotemporelle ; la matière noire et l'énergie noire sont des hypothèses mystérieuses de la cosmologie contemporaine.
À partir de leurs disciplines respectives, un astrophysicien et un philosophe des sciences apportent un éclairage à la fois critique et émerveillé sur les idées noires de la physique !
Ce précieux guide illustré est l'oeuvre du fondateur de la Cloud Appreciation Society, société savante qui veut inciter les gens à regarder en l'air et à observer les « merveilleux nuages » qui faisaient rêver Baudelaire. Le lecteur de ce guide pratique sera bien sûr capable de distinguer un stratus d'un cumulonimbus mais il ne se contentera pas d'un savoir d'ordre météorologique. Les multiples anecdotes, les schémas explicatifs, les proverbes et autres références culturelles inattendues en feront un véritable « amateur » - individu capable de partager de vrais moments de bonheur avec l'objet de sa passion.
"et maintenant, attention: tenez-vous bien, attachez vos ceintures.
Non pas que ce que je vais vous dire soit particulièrement difficile à comprendre, mais tout simplement parce que ça va vous sembler le comble du ridicule. jugez-en: nous dessinons des petites flèches sur une feuille de papier! c'est tout. " l'électrodynamique quantique, prototype des théories de la physique moderne, devient un jeu d'enfant quand elle est expliquée par un de ses auteurs, richard feynman.
En analysant "avec des petites flèches" comment la lumière se réfléchit sur les miroirs et pourquoi les bulles de savon présentent des irisations, il montre que les notions les plus difficiles sont explicables sans aucun formalisme mathématique et que leur sens profond est à la portée de tous.
Un sommet de la vulgarisation scientifique.
Nos machines vont-elles devenir plus intelligentes et plus puissantes que nous ? Notre avenir est-il celui d'une cybersociété où l'humanité sera marginalisée ? Ou accéderons-nous à une forme d'immortalité en téléchargeant nos esprits sur les ordinateurs de demain ?
Ce moment critique, baptisé « Singularité technologique », est l'un des poncifs de la futurologie contemporaine et son imminence est proclamée et souhaitée par des technogourous comme Ray Kurzweil (chef de projet chez Google ! ) ou Nick Bostrom (de la vénérable université d'Oxford). Certains scientifiques et entrepreneurs, non des moindres, tels Stephen Hawking ou Bill Gates, partagent ces perspectives mais s'en inquiètent.
Un essai critique et concis par l'un de nos meilleurs experts des humanités numériques.
« Les sciences humaines n'ont pas conscience des caractères physiques et biologiques des phénomènes humains. Les sciences naturelles n'ont pas conscience de leur inscription dans une culture, une société, une histoire. Les sciences n'ont pas conscience de leur rôle dans la société. Les sciences n'ont pas conscience des principes occultes qui commandent leurs élucidations. Les sciences n'ont pas conscience qu'il leur manque une conscience.
Mais de partout naît le besoin d'une science avec conscience. Il est temps de prendre conscience de la complexité de toute réalité - physique, biologique, humaine, sociale, politique - et de la réalité de la complexité. Il est temps de prendre conscience qu'une science privée de réflexion et qu'une philosophie purement spéculative sont insuffisantes. Conscience sans science et science sans conscience sont mutilées et mutilantes ».
E. M.
Les essais rassemblés ici cherchent à esquisser ce que l'on aimerait appeler une critique de science. Non pas une critique de la science où elle serait d'emblée mise en accusation, mais plutôt un questionnement sur ses tenants et aboutissants, qui aide à en comprendre, sans les séparer, les contenus, la nature et les enjeux.
Le titre de ce livre, s'il trouve son origine dans le paradoxe qui permet d'assigner à l'ombre une vitesse supérieure à celle de la lumière, renvoie surtout à la crise du projet des Lumières et à la sombre perspective d'une technoscience qui ne délivrerait plus que d'obscures clartés.
La stratégie suivie dans ces études consiste, pour mieux comprendre l'activité scientifique, à en explorer les limites, à partir de questions singulières mais éclairantes: pourquoi les physiciens, depuis quatre siècles, s'intéressent-ils à l'Enfer? d'où vient le mythe des sept couleurs de l'arc-en-ciel? quelle est la portée des lettres de l'alphabet dans les formules (cabalistiques, effectivement) de la physique? que nous disent de la science les anecdotes qui courent sur les grands savants, et sur Einstein au premier chef? la science a-t-elle une universalité transculturelle? le partage du savoir ne demande-t-il pas aussi celui de l'ignorance? y a-t-il une Muse de la science?
L'opposition entre la vie et la mort est pour nous si " naturelle ", et pour les biologistes si évidente, qu'il aura fallu des siècles pour la remettre en question. L'idée que la mort de nos cellules puisse être programmée par l'organisme lui-même, et non résulter d'agressions externes, ne s'est imposée que très récemment... Mais elle a tout changé dans nos conceptions de l'apparition de la vie, du développement, des maladies et du vieillissement. Comprendre qu'un embryon est autant dû à une prolifération qu'à une destruction massive de cellules, ou qu'un cancer puisse être causé par l'arrêt des processus de suicide cellulaire, c'est voir le vivant sous un jour nouveau. Tel est le but de ce livre rare où le biologiste et l'écrivain, devenus indiscernables, ouvrent à la réflexion philosophique des espaces insoupçonnés.
Il a ses adorateurs, ses exégètes, ses livres cultes. Il aurait traversé les siècles, transmis de bouche de pythagoricien à oreille d'initié. On le retrouve, dit-on, dans les toiles de Seurat, dans l'architecture gothique, sur la façade du Parthénon, et jusqu'au coeur de la Grande Pyramide. Le nombre d'or, symbole même des pouvoirs occultes du nombre, semble relever d'un mythe immémorial.
Le physicien Herbert E. Huntley, dans La Divine Proportion, dévoile les propriétés mathématiques certes exceptionnelles et fascinantes de ce nombre, mais non sans céder quelque peu aux fantasmes qu'il a suscités. Et c'est une historienne d'art, Marguerite Neveux, qui procède pour la première fois, dans sa Radiographie d'un mythe, à la réévaluation critique et salutaire du rôle d'un nombre qui, hors mathématiques, est sans doute trop doré pour être honnête. Cette nouvelle édition comprend un chapitre inédit qui fait le point sur les avatars culturels récents de cette « divine proportion » jusqu'au Da Vinci Code.
Ce livre met en parallèle l'histoire de l'Univers et celle des êtres humains. Hubert Reeves nous émerveille d'abord en nous contant les improbables et fécondes propriétés de la matière, tant atomique que glactique, qui lui ont permis de se complexifier jusqu'à voir apparaître la vie et l'intelligence sur Terre et peut-être ailleurs. C'est la belle-histoire.Il nous avertit ensuite des dangers qui pèsent sur la planète - de notre fait. Le sort tragique de tant d'espèces, disparues, des mastodontes aux grands pingouins, ou menacées, des chimpanzés aux abeilles. C'est la moins-belle-histoire.Comment alors concilier ce que la science nous apprend sur la merveilleuse croissance de l'organisation à l'échelle cosmique avec les graves risques de détérioration que la crise écologique contemporaine fait peser sur l'avenir de la vie sur la Terre ? La prise de conscience de cette situation conflictuelle et la volonté de réagir qui se dessinent aujourd'hui nous donnent-t-elles l'espoir d'un avenir plus vert ? Hubert Reeves, astrophysicien, enseigne la cosmologie à Montréal et à Paris. Il a publié au Seuil de nombreux ouvrages dont Patience dans l'azur, Poussières d'étoiles, Chroniques cosmiques, L'Univers expliqué à mes petits-enfants, qui ont rencontré la faveur d'un très large public. Il préside l'association Humanité et Biodiversité.
Depuis son émergence en Occident, la science s'est construite en rupture avec l'expérience humaine. Cette « coupure épistémologique » est à l'origine du schisme entre la science et la philosophie. Or, aujourd'hui, la première s'attaque à ce domaine qu'elle avait concédé à la seconde : l'esprit. Ce livre montre que, par leurs avancées, les sciences cognitives déconstruisent la conception classique du sujet léguée par la philosophie. Mais le neuro-réductionnisme qu'elles lui substituent aboutit à une nouvelle séparation entre cognition et conscience. En intégrant la philosophie bouddhique à la perspective neurobiologique, cet ouvrage propose un cadre d'analyse permettant d'appréhender l'intelligence incarnée.
Une interprétation expéditive du darwinisme a fait trop souvent de la « survie du plus apte » l'argument des manifestations ordinaires de la loi du plus fort : élitisme social, domination de race, de classe ou de sexe, esclavagisme, élimination des faibles. Patrick Tort, spécialiste de l'oeuvre de Darwin, montre qu'en réalité la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l'intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers l'émergence - elle-même sélectionnée - des sentiments affectifs, du droit et de la morale. Pour emblème de cet « effet réversif » de l'évolution, l'auteur choisit la bande de Möbius, dont la face unique résulte d'un retournement continu. Un essai pour en finir avec la tentation toujours présente d'utiliser Darwin pour justifier l'injustifiable.
Depuis Pythagore et Euclide, une petite musique insistante empêche les mathématiciens de dormir : celle des nombres premiers (qui ne sont divisibles que par eux-mêmes) et de leur étrange distribution dans la suite des nombres " normaux ". Pour raconter les péripéties d'une recherche séculaire et expliquer ses enjeux, il fallait une plume capable de filer la métaphore et de camper les grands héros de l'histoire - Riemann, "Wagner " des mathématiques, Hilbert, virtuose incomparable, ou Ramanujan, jeune prodige indien sans aucune culture mathématique pour qui les nombres étaient des "amis personnels" -, mais aussi d'expliciter les mille applications potentielles d'une recherche on ne peut plus fondamentale.
Un remarquable succès de vulgarisation.
Dans cet ouvrage qui marque une étape cruciale de l'épistémologie contemporaine, paul feyerabend s'attaque au mythe même de la raison, et à l'idée d'objectivité qui encadrent la figure de la science.
Sans pour autant mettre en cause la validité des résultats de la science contemporaine, il questionne l'universalité de la connaissance scientifique, la pertinence de ses applications et la portée de ses implications. son objectif, en fait, est la défense sans compromission de valeurs humaines essentielles : la multiplicité de la pensée, la pluralité des visions du monde, la diversité des modes de vie, menacées par une uniformisation planétaire largement fondée sur la domination de la technoscience.
Une réflexion incisive et dérangeante qui touche au coeur même des débats contemporains sur la nature de la démarche scientifique.
Par son originalité et la supposée complexité dont il s'auréole, le théorème de gödel a acquis un statut quelque peu mythique dans la science, la philosophie et les médias contemporains.
Enoncé en 1931, ce théorème d'" incomplétude " à de fait bouleversé la question du fondement des mathématiques. sa portée est surtout d'ordre méthodologique et philosophique ; ses difficultés " techniques " étant, quant à elles, très surestimées. pour prendre en compte ces deux aspects, le présent ouvrage rassemble - outre la traduction de l'article original de gödel - une version vulgarisée par e. nagel et j.
R. newman de la démonstration de gödel, et un texte du logicien j. -y. girard qui fait le point sur les problèmes d'interprétation du célèbre théorème.
l'espace prend la forme de mon regard.
" avec les nébuleuses et les atomes, avec tout ce qui existe, nous sommes engagés dans cette vaste expérience d'organisation de la matière. loin d'être étrangers à l'univers, nous nous insérons dans une aventure qui se poursuit sur des distances de milliards d'années-lumière. nous sommes les enfants d'un cosmos qui nous a donné naissance après une grossesse de quinze milliards d'années. comme dans la tradition hindouiste, les pierres et les étoiles sont nos soeurs.
"
Créé en 1866, le terme "écologie" connaît une fortune peu ordinaire en cette fin de xxème siècle.
Ce qui n'était à l'origine que l'étude des relations des êtres vivants entre eux et avec leur environnement a inéluctablement gagné les champs de la politique et de l'économie, touchant même parfois à celui du mythe.
Afin de comprendre l'évolution et les enjeux de cette science hors du commun, j. -p. deléage a recherché ses plus lointaines filiations. de la bienveillante "économie de la nature" de linné au malthusianisme et aux modèles mathématiques de la dynamique des populations, il retrace l'histoire d'une discipline indissociable de son contexte social et culturel.
Née avec la révolution industrielle et l'idéologie de l'exploitation de la nature, l'écologie impose aujourd'hui un changement de perspective radical : parvenir à une gestion éclairée de la nature en fonction des besoins humains.