Une relecture scientifique des récits autour du personnage populaire allemand.
Le 5 mars 1616, un décret de la Congrégation de l'Index annonçait officiellement la condamnation des idées de Copernic sur le mouvement de la Terre.
Cette censure ecclésiastique est devenue l'emblème d'une négation de l'autonomie de la recherche scientifique par les dogmes religieux. Aujourd'hui, la question des relations entre sciences et religions et des appels au « dialogue » entre ces deux domaines pourtant si éloignés par leurs objets et leurs méthodes refait surface. Le thème du conflit a dominé les débats qui ont opposé depuis le XVIIe siècle les savants aux autorités religieuses sur des questions d'astronomie, de géologie, d'histoire naturelle ou sur l'origine de l'homme et des religions. Cet essai prend le contre-pied du courant actuellement dominant chez les historiens des sciences qui minimise les conflits les plus connus entre sciences et religions et propose une version oecuménique et édulcorée de l'histoire des rapports entre deux institutions, dont chacune tente d'imposer sa vision du monde, l'une fondée sur la nature, l'autre sur le surnaturel.
Jusque dans les sciences humaines, doit aujourd'hui céder la place. La succession est difficile, mais c'est dans ce renouveau nécessaire de la pensée mathématique que se joue sa légitimité intellectuelle et sociale. Pour comprendre le cheminement de la mathématique contemporaine, son affranchissement progressif des mots d'ordre des " maths modernes ", et les voies qui lui sont aujourd'hui ouvertes, il faut d'abord déconstruire une histoire officielle par trop réductrice. Au XIXème siècle, et jusqu'au milieu du XXème, dans les travaux de mathématiciens comme Galois, Hilbert ou Weyl, s'est jouée et affirmée une autre conception de la pensée mathématique. C'est cette tradition de pensée et son exigence philosophique, tradition de savants, non de scientifiques, que la modernité nous apprend à faire revivre au travers d'?uvres comme celle d'Alexandre Grothendieck ou dans l'aristotélisme d'un René Thom.
Aujourd'hui, plusieurs courants scientifiques prennent l'art comme objet de recherche et établissent des correspondances entre le travail du chercheur et celui de l'artiste. Dans cet ouvrage, des universitaires qui inscrivent leurs approches dans les sciences humaines cliniques questionnent les connexions entre processus de création et processus cliniques. Ils analysent la façon dont le recours à des dispositifs d'enseignement, qui font entrer l'art dans la formation, rend possible des déplacements et des remaniements chez celles et ceux qui se forment.
Que ce soit par le théâtre, la vidéo, la danse ou la poésie, l'expérience montre en effet la portée transformatrice de ces médiations. Se découvre alors une humanité reliée à d'autres, incluant sensibilité, émotion et surprise, favorisant les processus de dégagement d'une impuissance parfois éprouvée.
Le fait essentiel qui oriente l'évolution de la science au cours du XIXe siècle est que, d'une façon sans cesse plus nette, l'activité scientifique devient un phénomène social qui, par ses diverses répercussions, préoccupe les responsables les plus clairvoyants.
Les implications évidentes sur le plan industriel des progrès réalisés dans divers secteurs des sciences physiques, l'interférence sans cesse plus nette des découvertes biologiques sur l'évolution de la médecine ne sont que deux des aspects les plus marquants de cette influence croissante du progrès scientifique sur les conditions de vie de l'Humanité. La constatation de ces faits devait amener les gouvernements, les grandes administrations et les entreprises industrielles les plus importantes à mettre en oeuvre une véritable " politique de la science ".
René Taton
Alors que les savants contemporains les plus éminents affirment ne bien connaître, qu'un secteur assez réduit de la science, est-il encore possible de dresser un bilan d'ensemble de cette évolution ? Répondre négativement à cette question reviendrait à dénier toute valeur profonde à l'histoire des sciences en la réduisant à une sorte d'archéologie de la connaissance historique.
Nous pensons au contraire que l'histoire peut et doit être reliée étroitement aux développements les plus récents. Seule cette conception donne leur pleine signification aux découvertes actuelles, tout en attirant l'attention des chercheurs sur le caractère précaire des hypothèses et des théories, fussent-elles adoptées par la presque unanimité des savants d'une génération.
Recherche 9782130403982
" Les photographes savent tous comment la technique du grand angle permet dans l'espace de transformer les perspectives et la perception des distances... Des philosophes, physiciens, biologistes, sociologues, économistes, politologues... se sont exprimés et ont engagé un dialogue avec un public nombreux et passionné. Ils ont enfoncé un " grand angle " sur un avenir où l'espérance l'emporte sur les doutes ; où science et médecine se conjuguent pour allonger la durée de vie, améliorer le sort de l'humanité, protéger la planète. Est-ce à dire que l'esprit scientifique a effacé les risques qui, depuis la nuit des temps, rendent le monde incertain et dangereux ? " (Marcel Germon, Président de Marcel Germon Conseils, Fondateur de Grand angle sur l'avenir. Ce volume marque la première étape d'une réflexion nouvelle qui ne se contente pas de juxtaposition disciplinaire ou intuitionniste mais qui privilégie, sous le double signe de la raison et de la volonté, le choix de comprendre l'avenir.
L'histoire des techniques entre 1500 et 1800 est présentée dans une première partie par grandes zones géographiques (Europe, Afrique, Moyen-Orient, Asie, Amériques, Océanie, etc.), puis dans une seconde partie de façon thématique, afin d'insister sur les principales orientations de la recherche actuelle. Sont ainsi détaillés les liens entre les techniques et le pouvoir politique, l'agriculture, la religion, le genre, le corps, l'environnement, etc. L'objectif est de fournir un état de l'art tout en précisant les directions empruntées par la recherche en histoire moderne des techniques dans une perspective ouverte à l'échelle du monde, résolument comparatiste et soucieuse de regards croisés.
L'ergot de seigle est un champignon parasite du seigle responsable de la mort de millions d'être humains au cours des siècles. Son ingestion dans le pain contaminé est à l'origine d'ergotisme aux formes gangréneuse, convulsive mais aussi psychiatrique et obstétricale. Connu dès le Moyen Âge sous le nom de « mal des Ardents » ou « feu de Saint-Antoine », la dernière grande épidémie fut la gangrène des Solognots en 1709. Au Moyen Âge, l'ergotisme fut attribué à la colère divine et on invoqua Saint-Antoine pour la guérir. Sa toxicité fut identifiée au XVIIIe siècle et sa nature mycologique au XIXe siècle. Au XXe siècle, on identifia ses principes actifs dont sont issus des médicaments et une drogue psychoactive redoutable, le L.S.D. L'ergotisme a été incriminé dans de nombreux phénomènes historiques, des mystères d'Eleusis à la sorcellerie et aux possessions diaboliques. Cette mycotoxicose fut la pire des intoxications alimentaires, actuellement quasi-disparue, mais impossible à éradiquer définitivement.
Ce livre est une invitation à penser la médecine d'aujourd'hui à partir d'oeuvres littéraires des xixe et xxe siècles.
Sous la plume d'écrivains comme émile zola, marguerite yourcenar, louis aragon, georges simenon ou jean-christophe rufin, entre autres, le contrôle des naissances, la parole des patients, la carrière médicale ou la médecine humanitaire retrouvent leur intensité dramatique et leurs enjeux. les linéaments d'une philosophie de la médecine se dessinent, dans le sillage de georges canguilhem. tout homme est amené à rencontrer des médecins et à se forger une idée de la médecine.
Or les médecins ne se contentent pas de soigner : ils prédisent, préviennent les maladies, conseillent, proposent des palliatifs. le champ de leurs prescriptions s'étend bien au-delà de celui des remèdes. un regard médical est ainsi posé sur tous les aspects de la vie. sur quels principes repose cette médicalisation de l'existence humaine ? quelle place la médecine occupe-t-elle dans l'esprit des hommes ? les profondes mutations de la médecine contemporaine suscitent espoirs et craintes; de ce trouble, la littérature se fait l'écho.
Découvertes de la génétique qui donnent le pouvoir de transformer l'espèce et qui bousculent l'éthique, mise en réseau de l'intelligence humaine à l'échelle mondiale par les progrès bouleversants de l'informatique, évasion amorcée de l'homme dans le système solaire... : les avancées de la science et des techniques, en cette fin de vingtième siècle, interpellent intensément la société et le politique. Qu'attend-on vraiment d'un État-stratège pour l'organisation de la recherche scientifique et technique et l'utilisation rationnelle de ses apports ? Régions et Europe tirent-elles trop la couverture à elles ? Avons-nous définitivement oublié le Tiers-Monde ? Comment peut-on favoriser le développement de liens étroits entre la science et l'économie sans pour autant asservir complètement l'une à l'autre ? Le système français constitue-t-il un frein à l'innovation ? Les chercheurs sont-ils résolument sortis de leurs tours d'ivoire ?
Telles sont quelques-unes des questions, le cas échéant provocantes, que posent les auteurs de cet ouvrage de réflexion et de propositions sur l'organisation de la recherche en France et sur son articulation avec l'innovation économique, sociale et culturelle. Les fonctions que tous trois exercent ou ont exercées à la tête de grands organismes publics de recherche fondamentale ou finalisée leur donnent toute compétence pour traiter de ces sujets avec autorité. Mais leur désir n'est pas d'user de cette autorité pour imposer un point de vue : leur projet est tout au contraire de susciter des débats sur les divers problèmes qu'ils abordent en les éclairant de leur expérience.