- " En rédigeant ce livre, j'ai pris conscience de la valeur symbolique que je pouvais lui donner : celle d'un testament spirituel que je dédie à mes petits-enfants. Que voudrais-je leur transmettre de ce que j'ai pu découvrir sur ce grand Univers qu'ils vont continuer à habiter après moi pour qu'ils puissent ensuite le transmettre à leur tour ?Dans cette suite de conversations avec l'une de mes petites-filles, un été, sous le ciel étoilé que nous contemplons ensemble, je revis ces soirées du mois d'août avec mes enfants qui me bombardaient de questions, pendant que nous attendions les étoiles filantes. La contemplation de la voûte céleste et le sentiment de notre présence parmi les astres sont la source d'un désir partagé d'en savoir plus sur ce mystérieux cosmos que nous habitons. " H. R.
- Hubert Reeves, astrophysicien, a publié au Seuil de nombreux ouvrages, dont Patience dans l'azur, Poussières d'étoiles, Mal de Terre, Je n'aurai pas le temps, qui ont rencontré la faveur d'un très large public.
« Nous avons tous appris que la naissance de la science moderne - la révolution scientifique - fut l'oeuvre de savants isolés et géniaux, aux noms entrés dans l'histoire : Copernic et Galilée, Newton et Darwin, James Clerk Maxwell et Albert Einstein. Leur point commun ? Ils sont tous Européens. Qui a entendu parler, dans notre éducation occidentale, d'un physicien japonais, d'un astronome turc ou du système inca d'histoire naturelle ?
Dans ce livre fondamental, James Poskett remet les pendules à l'heure et nous livre une refonte brillante de l'histoire des sciences, où l'on apprend combien le développement des sciences fut international, et jamais plus fertile que lorsqu'elles se retrouvèrent au croisement des cultures. Cette thèse n'est pas nouvelle, mais jamais on ne l'a aussi bien articulée et racontée. Poskett nous embarque dans un voyage captivant à travers siècles et continents, sur la route de la soie, dans la forêt péruvienne et sur la houle du Pacifique, tissant une tapisserie détaillée, colorée et cohérente d'aventures et de personnages qui ont contribué ensemble à l'essor des sciences modernes.
Avec cet essai ambitieux, l'auteur signe une oeuvre magistrale, non seulement d'un point de vue historique, mais aussi comme exemple d'une transmission parfaitement réussie vers tous les publics, experts et profanes. ».
Charles Frankel, géologue, auteur d'essais scientifiques.
« Ce livre est une invitation a` regarder le monde comme un lieu ou` s'exerce une formidable volonte´ de vivre, un lieu fe´cond ou` c¸a veut, c¸a peut, c¸a e´volue, c¸a cou^te, c¸a donne et c¸a risque.
J'ai ajouté des images à ces propos : une sorte de diaporama de nos origines. L'exercice recommandé consiste à les contempler longuement pour bien les percevoir. Parce qu'elles touchent non seulement nos idées mais aussi nos émotions.
Vous voila` tous, lectrices et lecteurs, convie´s a` ce spectacle. Mon seul but est d'alimenter les re´flexions autour du grand et tragique myste`re de notre existence. » H. R.
Un livre aussi concis que profond, qui allie la vulgarisation la plus accessible à la méditation la plus haute, et dont le texte est amplifié par le contrepoint de fascinantes images de notre monde.
Hubert Reeves, astrophysicien, a enseigné la cosmologie à Montréal et à Paris. Il a publié au Seuil de nombreux ouvrages dont Patience dans l'azur, Poussières d'étoiles, Je n'aurai pas le temps, L'Univers expliqué à mes petits-enfants, J'ai vu une fleur sauvage qui ont rencontré la faveur d'un très large public. Il est président d'honneur de l'association Humanité et Biodiversité et de la nouvelle Agence française pour la biodiversité.
Près de l'étang de Malicorne, face au grand saule pleureur qui se reflète dans l'eau calme, se trouve un banc de bois : "Le banc du temps qui passe".
Je m'y assois pour tenter de sentir ce mince filet du temps qui nous porte tout au long de notre existence.
Après un moment de silence, me viennent à l'esprit des pensées qui prolongent ma constante interrogation sur le monde. Méditer sur ce monde qui m'émerveille, me fascine et m'inquiète à la fois, c'est aussi chercher à me rassurer.
Ce livre est destiné à tous ceux qui se posent des questions sur le grand mystère de la réalité dans laquelle nous sommes projetés pour un temps. Je veux partager ici mes réflexions sur des thèmes qui me tiennent à coeur. Je cherche à exprimer ce qui se dégage de mes expériences de vie et de mon métier d'astrophysicien, pour livrer à ceux qui me font l'honneur de s'y intéresser mes convictions intimes, celles qui jouent pour chacun un rôle majeur quand nous avons à juger d'une situation ou à prendre une décision concrète.
Mais rien de ces pages n'est définitif. Tout y est provisoire et à remettre à jour - indéfiniment.
H. R.
Nous ne vivons plus dans les fers. Pourtant, nous le constatons, nous ne sommes pas vraiment libres ; nous nous prenons de plus en plus souvent aux rets du numérique dont nous devenons captifs. Les flux de données - textes, images, sons - qui attestent, trahissent, influencent nos vies affectives, personnelles et professionnelles, sont manipulés à notre insu par les techniques de l'intelligence artificielle. Il en résulte une évolution majeure de la condition humaine, qui rend nécessaire et urgente une réflexion sur les conséquences politiques, sociales et même morales des technologies de l'information et de la communication.
Cet essai vif, original et engagé vise à faire le point sur ces questions. Passant au crible la vulgate « éthique » usuelle, Jean-Gabriel Ganascia en dévoile les limites. Car, pour louables que nous apparaissent les principes invoqués, les avis rendus par les comités de régulation n'aboutissent le plus souvent qu'à des recommandations vaines qui nous laissent impuissants face au monde qui se fait jour sous nos yeux ; pire, elles font souvent écho à des craintes caduques, tout en éludant les risques patents. Nous invitant à ne pas nous reposer sur des doctrines morales convenues, l'auteur nous offre un marteau pour heurter les principes éthiques qui les fondent, les écouter résonner et entendre leur plénitude, ou leur éventuelle vacuité.
Jean-Gabriel Ganascia est professeur à Sorbonne Université, où il mène des recherches sur l'intelligence artificielle au LIP6. Il a présidé le Comité d'éthique du CNRS et a déjà publié divers ouvrages au Seuil, dont le précurseur L'Âme machine (1990) et Le Mythe de la Singularité (2017), qui a connu un réel succès et reçu le prix Roberval.
" Quel mauvais sort semble avoir été jeté sur l'espèce humaine ? Pour quelles raisons son impact sur la nature est-il si profondément dévastateur et si difficile à transformer en action positive ? Mais "là où il y a danger, croît aussi ce qui sauve", écrivait le poète allemand Hölderlin. L'espoir naît aujourd'hui d'une conscience rapidement croissante de la gravité de la situation et des efforts vigoureux pour panser les blessures de la planète. Peut-être nous épargneront-ils de figurer un jour sur la liste des espèces disparues. L'avenir de la vie sur Terre est éclairé par les connaissances que, grâce au travail des scientifiques depuis des siècles, nous avons accumulées sur notre monde. Les galaxies et les atomes nous permettent de mieux comprendre, et, peut-être, de mieux maîtriser notre destin. " H.R.
L'évolution ne se contente pas de raconter l'histoire de la vie avec ses fossiles emblématiques devenus héros de cinéma comme les dinosaures et les mammouths. Ce récit pourtant n'est pas un conte ou un mythe, mais une chronique fascinante construite par la science. De grands scientifiques (Lamarck, Darwin, Gould, etc.) nous aideront à comprendre pourquoi il y a toujours des espèces, qui apparaissent, d'autres qui se diversifient et d'autres encore qui s'éteignent. Et nous nous demanderons aussi pourquoi la théorie de l'évolution se heurte encore à tant de résistances. Sans l'évolution, nous ne serions pas là : mais si nous ne la comprenons pas, c'est la vie des générations futures qui sera mise en danger. Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France, étudie les origines et l'évolution de l'homme et des grands singes. Fervent défenseur des théories de l'évolution, sa démarche associe volontiers art et science.
L'intelligence artificielle va-t-elle bientôt dépasser celle des humains ? Ce moment critique, baptisé « Singularité technologique », fait partie des nouveaux buzzwords de la futurologie contemporaine et son imminence est proclamée à grand renfort d'annonces mirobolantes par des technogourous comme Ray Kurzweil (chef de projet chez Google !) ou Nick Bostrom (de la vénérable université d'Oxford). Certains scientifiques et entrepreneurs, non des moindres, tels Stephen Hawking ou Bill Gates, partagent ces perspectives et s'en inquiètent.
Menace sur l'humanité et/ou promesse d'une transhumanité, ce nouveau millénarisme est appelé à se développer. Nos machines vont-elles devenir plus intelligentes et plus puissantes que nous ? Notre avenir est-il celui d'une cybersociété où l'humanité serait marginalisée ? Ou accéderons-nous à une forme d'immortalité en téléchargeant nos esprits sur les ordinateurs de demain ?
Voici un essai critique et concis sur ce thème à grand retentissement par l'un de nos meilleurs experts des humanités numériques.
Nous sommes chacun une nébuleuse vivante, un peuple hétérogène de milliards de cellules, dont les interactions engendrent notre corps et notre esprit.
Aujourd'hui, nous savons que toutes ces cellules ont le pouvoir de s'autodétruire en quelques heures. Et leur survie dépend, jour après jour, de leur capacité à percevoir les signaux qui empêchent leur suicide. Cette fragilité même, et l'interdépendance qu'elle fait naître, est source d'une formidable puissance, permettant à nos corps de se reconstruire en permanence. A l'image ancienne de la mort comme une faucheuse brutale se surimpose une image radicalement nouvelle, celle d'un sculpteur au coeur du vivant, faisant émerger sa forme et sa complexité.
Cette nouvelle vision bouleverse l'idée que nous nous faisons de la vie. Elle permet une réinterprétation des causes de la plupart de nos maladies et fait naître de nouveaux espoirs pour leurs traitements. Elle transforme notre compréhension du vieillissement. C'est un voyage que propose ce livre. Un voyage à l'intérieur de nous-mêmes, de nos cellules et de nos gènes. Une plongée vers le moment où commence notre existence, à la rencontre du suicide cellulaire à l'oeuvre dans la sculpture de notre corps en devenir ; mais aussi une plongée vers un passé plus lointain, au travers de centaines de millions d'années, à la recherche des origines du pouvoir étrange et paradoxal de s'autodétruire qui caractérise la vie.
Un voyage à la découverte de l'une des plus belles aventures de la biologie de notre temps. Comme toute exploration d'un pan inconnu de notre univers, ce livre nous révélera des paysages d'une grande beauté. Il nous permettra aussi de ressentir combien la science peut parfois entrer en résonance avec nos interrogations les plus intimes et les plus anciennes.
Détonnantes coïncidences atomiques et cosmiques ont permis à lUnivers de sorganiser, senrichir et nous donner naissance. Du noyau de carbone aux profondeurs de la planète, du rayonnement fossile aux mystérieux neutrinos, que détranges phénomènes ont contribué à la complexité du monde ! Mais sa richesse et sa beauté sont désormais mis en péril sur Terre par lHomme, devenu la principale menace pour son environnement, pour la biodiversité, et finalement pour lui-même. Comment concilier la belle-histoire de lUnivers et la moins-belle-histoire de lHumanité ? Nous offrant lune et lautre en parallèle, Hubert Reeves met son talent de conteur de science au service de notre nécessaire prise de conscience. Sans nous masquer la gravité de la crise écologique, il relève les signes dune réaction qui nous permet despérer un avenir plus vert.Hubert Reeves, astrophysicien, enseigne la cosmologie à Montréal et à Paris. Il a publié au Seuil de nombreux ouvrages dont Patience dans lazur, Poussières détoiles, Mal de Terre, Chroniques cosmiques, LUnivers expliqué à mes petits-enfants, qui ont rencontré la faveur dun très large public. Il préside lassociation Humanité et Biodiversité.
Ce que la science sait est une chose, ce que la science est en est une autre.
Un physicien, amateur d'histoire et de philosophie des sciences, répond aux questions perspicaces de sa petite-fille en s'attardant sur ce qu'elle est : Pourquoi y a-t-il plusieurs sciences différentes ? Que font vraiment les chercheurs dans leurs laboratoires ? La science pourra-t-elle tout expliquer ? À quoi sert la science ? Quel rapport a-t-elle avec la vie ?
Car, les écoliers et les collégiens ne le savent pas assez, l'activité scientifique est reliée aux autres pratiques humaines ! L'auteur évoque donc ce que la science a de particulier, comment elle a évolué au cours des siècles, les échanges qu'elle entretient (ou pas) avec la culture littéraire et artistique, ses rapports avec la technique, la politique, voire le sport.
Ce dialogue, vif et ouvert, à contre courant des idées reçues, nous fait partager les questionnements, les difficultés mais aussi les grands plaisirs que peuvent procurer les sciences.
À l'heure où prospèrent sur les réseaux sociaux les attaques les plus diverses et les plus régressives contre la théorie de l'évolution, voici un bref vade-mecum de défense et illustration de cette théorie, trop souvent mal comprise.
En une trentaine de questions-réponses concises sont discutés et réfutés les arguments critiques les plus couramment développés : « Si l'Homme descend du Singe, pourquoi reste-t-il des singes ? » ; « Ce n'est qu'une théorie ! Cela veut dire que personne n'a de certitude » ; « La nature est trop bien faite pour être le fruit du hasard » ; « La probabilité de formation spontanée d'une molécule biologique est infime », etc.
Une indispensable contribution à la salubrité intellectuelle collective !
Une interprétation expéditive du darwinisme a fait trop souvent de la " survie du plus apte " l'argument des manifestations ordinaires de la loi du plus fort : élitisme social, domination de race, de classe ou de sexe, esclavagisme, élimination des faibles. Patrick Tort, spécialiste de l'oeuvre de Darwin, montre qu'en réalité la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l'intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers l'émergence - elle-même sélectionnée - des sentiments affectifs, du droit et de la morale. Pour emblème de cet " effet réversif " de l'évolution, l'auteur choisit la bande de Möbius, dont la face unique résulte d'un retournement continu. Un essai pour en finir avec la tentation toujours présente d'utiliser Darwin pour justifier l'injustifiable.
" Avec les nébuleuses et les atomes, avec tout ce qui existe, nous sommes engagés dans cette vaste expérience d'organisation de la matière.
Loin d'être étrangers à l'univers, nous nous insérons dans une aventure qui se poursuit sur des distances de milliards d'années-lumière. Nous sommes les enfants d'un cosmos qui nous a donné naissance après une grossesse de quinze milliards d'années. Comme dans la tradition hindouiste, les pierres et les étoiles sont nos soeurs. " H. R. Le journal que tient Hubert Reeves au fil des jours est une magnifique leçon de vie, d'observation de la nature et de l'être humain dans sa relation au monde et au cosmos.
C'est aussi une sérieuse mise en garde contre cette propension irrépressible qu'ont les hommes à s'entre-détruire.
Dans ce deuxième dialogue, qui fait suite à Darwin et l'évolution expliqués à nos petits-enfants, Pascal Picq prolonge la question de l'évolution à propos des origines et de l'évolution de la lignée humaine. Il retrouve ainsi l'organisation de l'oeuvre darwinienne, imposée par les circonstances de l'époque, qui débute par L'Origine des espèces au moyen de la sélection naturelle publiée en novembre 1859, où Darwin ne fait que glisser une allusion quant aux origines de l'Homme. Mais il laisse passer deux décennies avant de publier en 1871 La Généalogie de l'Homme en relation avec la sélection sexuelle, et en 1872 L'Expression des émotions chez l'Homme et l'animal, où cette fois, il évoque les origines de notre lignée. Avec ces livres majeurs, il lègue un programme de recherche sur les fondements naturels de nos comportements et de nos capacités mentales dites supérieures. Hélas, entretemps, l'expression « l'Homme descend du singe » a déjà jeté un voile d'appréhension et d'ignorance sur ce que sont les singes et les grands singes, et donc sur nos origines communes. Un siècle plus tard, un chercheur reprend le flambeau en introduisant les grands singes et l'éthologie dans le champ de la paléoanthropologie. Deux décennies passent et il raconte cette grande aventure de la connaissance à nos petits- enfants.De même que connaïtre l'évolution, c'est comprendre les relations entre les espèces et les changements d'environnement intéressant les questions liées au développement durable, reprendre le récit qui conduit à la seule survivance de notre espèce Homo sapiens appelle une nouvelle réflexion sur la place de l'Homme dans l'histoire de la vie et sa responsabilité envers l'évolution en cours, en touchant des questions liées à la laà¯cité, au sexisme, au racisme et à l'espécisme. Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France, étudie les origines et l'évolution de l'homme et des grands singes. Fervent défenseur des théories de l'évolution, sa démarche associe volontiers art et science.
Ce livre rhapsodique réunit des essais sur l'histoire, la culture, la philosophie, la littérature, la langue, des sciences modernes. Il s'agit, comme dans une éprouvette de chimiste, de provoquer des réactions entre ces diverses matières de pensée, dans l'espoir de voir se produire des combinaisons inédites et stimulantes.
La science aujourd'hui est trop complexe quant à son travail propre, trop impliquée dans les rapports sociaux, trop liée aux formes idéologiques dominantes, pour n'être analysée qu'en termes épistémologiques, sociologiques ou historiques séparés. C'est de tous côtés à la fois qu'il s'agit de la comprendre - et, peut-être, de la transformer.
De la confrontation entre une histoire de la science à venir, une analyse du réel selon la physique, une réflexion sur les rapports de Simone Weil ou de Bergson avec la science, une relecture moderne de Lucrèce, un apologue sur l'ignorance savante, une visite au chat de Schrödinger, une lettre à Marie Curie et une autre à Gustave Flaubert, un éloge des controverses, une lecture critique de la culture scientifique, un divertissement sur la chute des astronomes dans les puits, un scénario de science-friction, etc., on souhaite que se dégage une certaine effervesc(i)ence.
Deux semaines avant de mourir, Oliver Sacks a décrit le contenu de l'ouvrage qu'il prévoyait de publier, Le Fleuve de la conscience. Ses indications ont été scrupuleusement suivies.
Sacks montre dans ce livre qu'il n'est pas seulement un neurologue exceptionnel. Son interrogation s'étend ici à presque tous les domaines du vivant, qui le passionnent et l'intriguent. Mais, fidèle à sa manière personnelle, il les aborde par ce qu'ils ont de surprenant ou d'inattendu. Comment une plante « apprend »-elle ? Les souvenirs que nous tenons pour vrais le sont-ils forcément ? La conscience est-elle un flux continu ou une succession d'instantanés ? La science elle-même se montre sous un jour nouveau : Darwin s'avère être un botaniste original, Freud un neurologue novateur. Pourquoi tant de découvertes, que l'on qualifiera de prématurées, ont-elles été négligées ? Que se serait-il passé si on les avait acceptées en leur temps ? On s'aperçoit que le rôle du hasard est essentiel, et que la science, dans son développement, est contingente... comme la vie elle-même.
Oliver Sacks a créé une nouvelle façon d'exposer et d'expliquer et d'interroger les découvertes scientifiques. On trouvera ici ce mixte de développement théoriques - toujours clairs -, de récits étonnants, et d'éléments biographiques qui fait le charme de son oeuvre, où s'allient avec éclat la rigueur, la curiosité d'esprit, et le goût de l'exploration.
Comment Louis Pasteur peut-il faire de la « science pure » tout en travaillant pour l'industrie ? Pourquoi invente-t-on un Galilée anticlérical sous le Second Empire ? Pourquoi l'Académie des sciences s'attribue-t-elle l'invention de la pisciculture, en réalité mise au point par deux modestes pêcheurs ? Comment la IIIe République réussit-elle à forger un nouveau consensus national et à stabiliser une société industrielle après un siècle de tourmente politique ?
Aussi diverses soient-elles, ces questions ont partie liée avec l'émergence d'une force industrielle, philosophique et politique sans précédent : la science. Cette science, qui jadis était synonyme de savoir au sens générique du terme, recouvre désormais l'expérimentation et la mathématisation du réel, pour finalement désigner l'expression du vrai en toutes choses et investir l'intégralité du social. Parallèlement à la décision démocratique, la vérité scientifique devient peu à peu un mode de gouvernement des êtres et des choses à part entière, et marque l'avènement de la civilisation des experts. L'industrie, avec laquelle la science partage un schème fondateur - la reproductibilité -, trouve en elle le moteur à la fois matériel et idéologique de son progrès.
Dans le sillage des intuitions de François Furet, Claude Nicolet ou Marcel Gauchet, l'ouvrage analyse le lien, si étroit en France, entre autorité de la science et idée républicaine.
S'il est à la mode d'expliquer les subtilités de la cuisine, voire de proposer de nouvelles recettes, à partir des connaissances scientifiques en physico-chimie, on sait moins que les premières ont largement fécondé les secondes.
Que doit la science à la cuisine ? L'auteur répond à la question en s'appuyant sur une série d'épisodes qui ne manquent pas d'humour, de Socrate à Bertrand Russell, en passant par Newton, Réaumur ou Pasteur. Comment, par exemple, relier une révolution conceptuelle en géologie au minestrone, à la crème chantilly et à la fusion froide ? Le sommaire de l'ouvrage, en forme de menu, devrait mettre le lecteur en appétit.
Ce livre, par delà l'apparente légèreté de son thème, présente une solide argumentation critique, revanche de la science « molle » sur la science « dure ». Il montre que les recherches les plus rigoureuses n'échappent pas aux errements et aux approximations, et que leurs progrès sont souvent dus au hasard et à l'empirisme, reconduisant les tâtonnements fructueux d'un chef dans sa cuisine.
Il fallait s'y attendre.
Après avoir fouillé au fond du labo à gauche, titre de son premier livre qui nous éclairait sur des recherches quelque peu obscures, edouard launet nous entraîne au fond du zoo à droite. car en matière d'articles scientifiques, la zoologie n'a rien à envier aux autres sciences. des thèmes aussi inattendus que l'ivresse de l'éléphant, la piqûre de l'ornithorynque, le libre-arbitre de la mouche ou l'hypertension de la girafe se révèlent riches en arrière-plans métaphysiques.