Dans cette Petite Conférence, Delphine Horvilleur s'interroge sur la façon dont nous comprenons le monde, et pour cela, sur la façon dont nous le racontons. L'importance du récit, les rabbins la connaissent mieux que personne. Elle évoque donc son métier de femme rabbin. Elle le définit comme un geste d'écoute et d'ouverture envers les autres, à partir de l'étude des récits bibliques. Elle explique comment les récits, les contes, les mythologies, les textes religieux ont mille choses à nous raconter. Comment ils cherchent continuellement à établir du lien entre les générations, à nous dire que la nouvelle génération n'est pas la copie conforme de l'ancienne et que le monde a besoin d'une mise à jour. À chacun de trouver le sens qui lui semble être le bon, car nous pouvons reconstruire le sens de la phrase et le sens du monde, afin qu'il soit pertinent pour nous tous.
Les guerres commencent bêtement et finissent mal, mais comment les raconter ? Comment, pour le journaliste qui en est le te moin, faire la part des choses entre les aspects les plus terribles et la vie qui re siste quand me me ? Comment, sur place, e changer avec les gens, e prouver avec eux leurs peurs, et pourquoi on se sent coupable de les abandonner a leur sort lorsqu'on rentre au pays, tout en tentant de transmettre leur expe rience et leurs propos, du mieux qu'on peut ? Françoise Wallemacq nous narre ici trente ans d'expérience de Grand reporter, de la Syrie à l'Ukraine.
Chacun naît dans la ou les langues qu'on parle autour de lui. Mais qu'est-ce qu'une langue maternelle ? Et qu'arrive-t-il quand on en apprend une autre ? Si chaque langue dessine un monde, qu'est-ce qui se dessine quand on en parle plusieurs ? Passer d'une langue à l'autre, en apprenant, en traduisant, c'est s'aventurer dans une autre manière de faire passer le sens. Toutes ces manières, quand on les frotte les unes aux autres, s'enrichissent : on comprend mieux ce que l'on essaie de dire quand on sait que cela se dit autrement, dans une autre langue, avec des mots qui ne disent peut-être pas tout à fait la même chose.Un texte fort et passionnant, par la récente académicienne.
Ces vieilles histoires de héros et de dieux qui sont à l'origine de notre civilisation, Jean-Pierre Vernant les a étudiées et décortiquées, il les a comparées les unes aux autres, il y a vu apparaître des signes et des oppositions qui, transmis de façon déformée à travers les âges, fonctionnent toujours. Mais avant tout, ces histoires, ces légendes sont de merveilleux récits où l'on voit l'homme tenter de déchiffrer l'univers qui l'entoure et où il n'est pas sûr d'être si bien accueilli. Ulysse et Persée sont deux de ces hommes, les plus connus peut-être mais aussi les plus fascinants.
Qui sont les animaux, notamment les loups, mais aussi les grizzlys ou les ours polaires ? Que savons-nous d'eux ? Sont-ils des créatures de contes pour enfants ? Leur sont-ils réservés ? Dans cet ouvrage passionnant, Baptiste Morizot remonte la piste de la longue histoire par laquelle la modernité, notre époque, a construit sa représentation des animaux. L'idée d'« animal » qui semble si évidente n'est-elle pas au fond une chimère, comme le dragon ou le yéti ? L'animal qui existe dans notre esprit est bien éloigné des vrais animaux qui courent encore, en liberté, et qui méritent qu'on aille les pister, décrypter leurs traces et empreintes pour les découvrir, les comprendre et apprendre à partager la terre avec eux. Pour l'auteur, pister les grands prédateurs revient à faire attention à toute forme de vie.
Baptiste Morizot, philosophe, maître de conférences à l'université d'Aix-Marseille, consacre ses travaux aux relations entre l'humain et le vivant. Il est l'auteur du livre Les diplomates, Cohabiter avec les loups sur une nouvelle carte du vivant(Wildproject Editions) et Sur la piste animale (Acte Sud).
Un bébé vient de naître, et l'on ressent soudain si fort le besoin de l'accueillir. Lui dire le sens de sa présence, le bouleversement de sa venue, le grand espoir et l'immense responsabilité de son avenir.
Cet ouvrage est avant tout un témoignage ému d'une maman écrivain mais c'est aussi la rencontre de l'image (photos noir et blanc) et de la littérature (citations d'auteurs).
L'ambiance très intimiste des textes et de la maquette en fait un très beau, mais très simple livre cadeau.
« J'écris avec deux chats à mes côtés. Puissé-je ne jamais les trahir : c'est plus que moi-même que je trahirais, c'est le meilleur de l'humain. » « L'enfer, je sais ce que c'est. C'est le paradis où le chien est trahi. » Dans ce texte magnifique, la grande autrice Hélène Cixous évoque son rapport aux animaux à travers des histoires personnelles, le chien de son enfance en Algérie ou ses chats pris dans un incendie. Et elle raconte comment ces animaux lui apprennent que la vie est cruelle et que nous n'avons pas d'autre arme que d'essayer d'imaginer, de penser. Les animaux peuvent donner la force d'essayer d'être libre, même si ce goût de la liberté ne se perçoit que lorsqu'on en manque.
Le grand philosophe Jean-Luc Nancy explore avec une grande clarté et même un peu d'espièglerie, la question du mensonge. Pourquoi ne faut-il pas mentir ? N'a-t-on pas le droit d'avoir ses secrets ? La vérité est-elle toujours bonne à dire ? Après tout, y a-t-il une seule vérité ? Et si on ment pour une bonne cause ? Après tout, ces questions sont légitimes. Oui mais si on se ment à soi-même, alors les ennuis commencent. Il n'est pas si simple de dire la vérité sur le mensonge... ni de ne pas inventer la vérité !
L'étymologie du mot cabane veut dire « petite maison » c'est pourquoi on a pensé que les cabanes étaient à l'origine de l'architecture. Mais on ne fait pas des cabanes comme on construit des maisons, en suivant des plans. Pour une cabane, on se débrouille sur place avec ce que l'on a, on bricole avec des planches, des draps, de la ficelle. On trouve des chaises, des branches, un arbre tout entier et on invente un monde.
Les cabanes, on s'y abrite et on y voyage. Elles nous protègent et nous exposent à la fois. Ces constructions sont souvent liées à la nature, mais on en trouve aussi en ville dans des lieux un peu retirés, sous des arcades ou des ponts où les SDF peuvent espérer dormir en paix. Ces cabanes sont des espaces précieux qui permettent de mieux vivre. Enfants comme adultes, nous avons tous besoin de construire des cabanes : c'est ce que démontre avec brio Gilles Tiberghien dans ce formidable texte plein d'originalité.
Durant l'Occupation, dans un pays sous le choc, rares sont celles et ceux à refuser d'emblée la défaite. À travers quelques figures qui ont incarné ce combat l'historien Julien Blanc répond à toute une série de questions : Comment est née puis s'est développée la Résistance ? Qui étaient les résistants et quelles étaient leurs motivations ? En quoi cette expérience politique a-t-elle constitué un engagement d'un genre nouveau ? Que reste-t-il aujourd'hui de cette lutte ? Julien Blanc est spécialiste des premiers pas de la Résistance (sujet longtemps peu traité par les chercheurs) à l'automne 1940 et évoque ces pionniers de la Résistance qui initièrent la lutte contre un occupant qui semblait invincible.
Qu'est-ce que le rêve ? Pourquoi rêve-t-on ? D'où viennent nos rêves ? Jusqu'au début du XXe siècle, les rêves étaient considérés comme un phénomène absurde ou magique. Les anciens leur attribuaient la faculté de prédire l'avenir. Avec son livre « L'interprétation des rêves » paru en 1900, Sigmund Freud va montrer que les rêves ont un sens que l'on peut dévoiler et que nous sommes nous-mêmes les metteurs en scène de nos rêves. C'est la découverte de l'inconscient et l'invention de la psychanalyse. L'exploration de l'âme humaine, ou ce qu'on appelle « la réalité psychique », entrera alors dans le domaine des sciences.
Comment penser la frontie re ? Franchir les frontie res pour e chapper a la mise re et a la guerre ; e tablir des frontie res pour dessiner les contours de l'E tat-nation ; fermer les frontie res pour se prote ger d'envahisseurs ; re ver sur la frontie re, a un monde plus ouvert de libre circulation... En ce de but de XXIe sie cle, jamais la frontie re n'a e te a ce point un lieu de controverse, d'espoir, de critiques. Une ligne qu'il faut atteindre, renforcer ou de truire.
Le philosophe et l'historien peuvent nous aider a appre hender cette re alite complexe et contradictoire: un débat qui fait histoire entre Re gis Debray et Benjamin Stora.
Le 22 février 2019 débutait en Algérie un vaste mouvement pacifique de protestation contre le régime. L'historien Benjamin Stora en trace ici l'histoire immédiate : le récit est tissé au plus près de l'évènement en train de s'écrire. La narration de ce grand spécialiste du Maghreb et de l'Algérie prend ici toute sa dimension : confronter la longue durée au présent qui surgit. Nommer ce qui se produit et dire qu'il s'agit d'une révolution !
Les manifestations qui rassemblent chaque vendredi plusieurs millions d'Algériens se succèdent durant des semaines : toute une partie de la société civile qui s'était écartée du politique par lassitude et fatalisme se dresse alors ! Même certains Algériens installés en France se rendent dans leur pays pour cette occasion. C'est le renouvellement de la candidature de Bouteflika qui a déclenché cette vague impressionnante et c'est à son départ que le mouvement parvient début avril 2019. Est-ce là l'écroulement d'un système ? que sera l'Algérie de l'après-Bouteflika ? L'Algérie, souvent tiraillée entre des mémoires douloureuses, trouvera-t-elle dans la voie démocratique la force d'unification nécessaire à sa destinée nouvelle ?
C'est aussi une nouvelle page des relations entre l'Algérie et la France qui s'écrit...
Un historien de renom sur cette question d'actualité.
L'expérience troublante qui nous fait quelquefois croiser le regard d'un animal est au coeur de cet essai nourri de textes littéraires et de tableaux, écrit par le philosophe, poète, éditeur, homme de théâtre Jean-Christophe Bailly. Si les animaux, à proprement parler, ne pensent pas, ils sont doués d'une «pensivité» qui trouble les frontières, inquiète nos certitudes et notre suprématie.
L'auteur explique dans ce livre très émouvant, très profond, pourquoi la question animale est devenue absolument centrale, pour lui-même, bien sûr, mais aussi pour tous ceux que la diversité fascine et que les menaces qui pèsent sur elle inquiètent. L'influence exercée par cet essai l'a conduit à revenir sur la question à maintes reprises, en France, mais aussi aux États-Unis.
Les animaux sont des maîtres silencieux dit-il. Chaque animal est envisagé comme une piste, une ligne que la pensée peut suivre. Mais dans un monde en proie à une course effrénée à la croissance malmenant les espèces avec cynisme et violence, il est naturel qu'un plaidoyer pour les animaux, et pour l'attention qu'on devrait leur porter, prenne une signification politique.
Jean-Christophe Bailly est philosophe et écrivain, et a longtemps enseigné à l'Ecole nationale du paysage de Blois. Il est l'auteur notamment du livre Le parti des animaux (Christian Bourgois), de plusieurs petites conférences aux éditions Bayard.
En 1986, Jean-Louis Étienne est le premier homme à atteindre le pôle Nord à pied, en solitaire, tirant lui-même son traîneau pendant 63 jours avec des températures qui ont atteint -52°C. En 1989-90, il traverse l'Antarctique en traîneau à chien : 6 300 km, sept mois d'expédition, la plus longue traversée de l'Antarctique jamais réalisée. Cet infatigable défenseur de la planète évoque ses extraordinaires périples, ses projets d'étude de l'Océan Austral avec Polar Pod et raconte comment les régions polaires jouent un rôle vital pour la terre et son climat.
L'auteur : Jean-Louis Étienne, né en 1946 dans le Tarn, est médecin spécialiste de nutrition et de biologie du sport et explorateur. Il a publié de nombreux livres qui ont tous remporté un grand succès.
Trois voix différentes, celle d'un responsable politique de Bretagne, élu de la République, celle d'un imam et celle d'un évêque, qui se connaissent et sont amis, s'unissent pour défendre la nécessité de faire vivre concrètement, dans notre société, la fraternité. Ils s'interrogent : quelle est-elle cette fraternité ? Que veut-elle nous dire ? Est-elle une utopie, un horizon inatteignable ? Est-elle simple étendard ? En partant d'un historique de cette notion et en évoquant leurs expériences personnelles, chacun à sa façon, l'affirme, à la lumière de leurs différence et de leur amitié : la fraternitée est un combat, nécessaire, vital pour le siècle à venir et une condition de la paix du monde. Aujourd'hui, la mondialisation, la globalisation, les liens et les réseaux, nous obligent, comme jamais dans l'histoire et la notion de fraternité devient chaque jour davantage l'enjeu majeur de la marche du monde.Un ouvrage original, où trois voix amies et complémentaires se répondent. Un ouvrage salutaire.
La star de la littérature jeunesse, Susie Morgenstern, poursuit dans ce deuxième livre « pour adultes » son récit de sa vie amoureuse.
À plus de 70 ans, après avoir vécu trente années dans le souvenir de son premier mari, le mathématicien Jacques Morgenstern, elle rencontre, par internet, Georges, plus âgé, veuf lui aussi, et suisse. Une rencontre détonante, racontée avec un humour irrésistible, qui avec légèreté et finesse, ouvre à toutes les questions graves : le bouleversement dans la famille, l'accompagnement de la maladie, les difficultés d'adaptation... et qui met l'accent sur l'élan de vie retrouvé, la joie, la sexualité, l'entente profonde... Un formidable témoignage sur l'amour des séniors.
Dans les Territoires palestiniens, depuis l'occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l'histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l'envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s'exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d'archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s'apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l'auteure à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.
Le philosophe Peter Szendy propose une réflexion très originale sur ce que signifie « écouter ».
En prenant l'exemple de la lecture, il montre avec beaucoup de subtilité et d'humour qu'on n'écoute pas seulement avec ses oreilles, mais aussi, avec son corps, et avec son esprit.
Il s'appuie aussi dans sa démonstration sur des films comme Ratatouille ou Harry Potter.
Il propose au lecteur de s'interroger de façon ludique et formidablement intelligente sur ses propres pratiques d'écoute.
Ne sommes-nous pas tiraillés souvent entre une écoute du dedans et une écoute du dehors ?
Comment écoutons-nous et quelles sont les conséquences de cette écoute ?
Quand on écoute, on fait quelque chose.
Et, forcément, quand on fait quelque chose, cela a toujours des conséquences, bonnes ou mauvaises.
Travailler peut tuer. Travailler peut blesser. On compte en France 14 morts suite à un accident du travail (chiffre de 2019). Les accidents du travail touchent souvent une population plutôt jeune, mais ne font l'objet d'aucune étude approfondie. Dans cet ouvrage très documenté et passionnant, l'autrice interroge cette contradiction : d'un côté l'ampleur du phénomène, et de l'autre son invisibilité dans le débat public. Les milliers de blessés, les centaines de morts chaque année seraient-ils l'inévitable prix à payer, passant en pertes et profits de l'activité économique ? Or les AT nous renseignent sur les « risques du travail », sur leur inégale répartition dans la population. Ils sont un indicateur de l'organisation du travail ; des inégalités de santé, des inégalités de conditions de travail ; des inégalités de durée de vie. Ils pourraient donc et même devraient constituer un indicateur important des politiques publiques de santé.
Nos sociétés n'ont jamais été tant confrontées à la dépendance et à l'addiction : comment penser ces situations de grande fragilité ? Dans quelle spirale infernale l'addiction entraîne-t-elle ? Comment la toxicité de l'objet peut-elle se présenter comme ce qui apaiserait la douleur et pourrait la circonscrire ? Nathalie Sarthou-Lajus propose ici pour la première fois un regard philosophique sur la dépendance et sur sa maladie, l'addiction. Dans cette perspective, elle pense l'endettement fondamental de celui qui est livré à l'addiction. Mais ne faut-il pas distinguer aussi dans toute situation de dépendance celle qui sont toxiques de celles qui peuvent être fécondes ? celles qui nous enferment ou celles qui nous libèrent en nous ouvrant à l'autre ? Car il existe bien une dépendance heureuse, celle qui nous relie, celle que notre époque peut revisiter notamment en lien avec le soin. Il s'agit aujourd'hui d'en penser les conditions.
Marie Rose Moro et Julia Kristeva proposent, en coécrivant ce livre, une réflexion sur un sujet encore peu pensé : le besoin de croire.
Les deux auteures affirment que La question du besoin de croire éclaire et nourrit la crise sociale que nous traversons aujourd'hui. Resté en suspens depuis 1968, ce phénomène social profond a été ranimé par le retour des religions. L'islam, pour différentes raisons, a réveillé cette question qui sommeillait.
Aujourd'hui, il nous faut comprendre la radicalisation, l'interpréter, pour établir un dialogue avec les jeunes qui « choisissent » cette option, et leur montrer qu'il existe d'autres chemins pour exprimer ou sublimer ce besoin de croire.
Si « liberté, égalité, fraternité » ne sont que des mots, s'ils ne sont pas soutenus par un récit, par des personnes qui les incarnent, par des expériences, qui amènent à trouver une place dans la société, alors ces mots sont morts et il reste un état de mal-être. C'est pourquoi nous pouvons dire que la crise sociale que nous vivons aujourd'hui est la manifestation même du besoin de croire. Les auteurs militent donc pour un accompagnement social, éthique, de la jeunesse, indispensable pour éviter l'extrémisme.
« Un jour, on se souviendra avec honte qu'en France, au début du XXIe siècle, une démocratie, son État, ses gouvernants et ses juges, ont criminalisé ce geste élémentaire d'humanité : la solidarité. Et qu'ils l'ont fait alors que notre continent, face à un défi humanitaire sans précédent depuis les catastrophes européennes du siècle passé, avait rendez-vous avec son âme... » Ce court texte sincère et brûlant est un véritable « J'accuse » contemporain qui dénonce l'injustice de criminaliser celles et ceux qui se portent au secours des migrants partout en Europe. Rédigé dans l'urgence, diffusé dans une première version sur le Net, il a rencontré un très grand intérêt dans toute l'Europe.
Edwy Plenel a voulu proposer un petit livre accessible au plus grand nombre, très argumenté et précis, pour réveiller les consciences endormies et ou hypocrites de notre continent. Ils rappellent les valeurs républicaines et européennes de la solidarité du « vivre ensemble », d'une « même exigence d'humanisme » toutes trahies par les agissements des politiques.
Criminaliser le « secours à autrui », comme dans le cas de Cédric Herrou, c'est s'opposer aux « droits imprescriptibles et naturels de l'Homme » (Déclaration des droits de l'Homme.) Notre devoir est de « jeter des ponts » et d'accueillir l'autre homme, si nous ne voulons pas perdre notre âme et notre histoire.
Quand le poids de la maladie vient peser sur un de ses membres, c'est tout le complexe et fragile édifice familial qui en est ébranlé et qui, suspendu à un fil se met à balancer et perd son équilibre.
Dans son ouvrage basé sur des histoires de patients et des témoignages de soignants, l'auteur affirme : si nous n'essayons pas de voir l'ensemble du mobile, si nous n'essayons pas de comprendre la nature des liens qui lient le patient à ses proches, si nous n'essayons pas de connaître ces familles alors, pour une large part, nous perdrons notre temps et notre énergie. Nos patients n'existent pas «seuls». Si nous voulons les connaître et les accompagner au plus juste, nous devons élargir notre regard. Peut-être permettrons-nous aussi à ces familles-mobiles, quand la bourrasque aura passée, de retrouver un nouvel équilibre .
Un beau témoignage pour raconter la vie. Celle des patients et de leurs proches mais aussi celle des soignants qui tentent d'être là, le mieux possible, tant que dure cette vie. Une preuve bouleversante de l'extension du domaine des possibles, voilà l'histoire singulière des soins palliatifs au 4ème sud, à Narbonne, (Bureaux de l'équipe mobile de soins palliatifs, 4e étage, aile sud de la clinique).
L'auteur : Claire Fourcade est médecin. Elle dirige une équipe de soins palliatifs dans la région de Narbonne. Elle a publié en 2011 chez Bayard : Mille et une vies en soins palliatifs.
L'auteur : Claire Fourcade dirige depuis 20 ans une équipe de soins palliatifs