Femmes, ethnicité, religion, âge, apparence, LGBT.
Omniprésente, la discrimination s'insinue dans toutes les étapes du parcours professionnel, de la candidature à l'embauche en passant par la perte d'un emploi et les chances de promotion. Elle se manifeste même dès les années d'éducation, in?uençant l'acquisition de compétences comme les choix de carrière. Les causes, le coût et la mesure des discriminations au travail font l'objet de multiples recherches et expérimentations, dont cet ouvrage novateur présente les résultats pour un large éventail de groupes sociaux : les femmes, les seniors, les LGBT, les minorités ethniques et religieuses, les personnes discriminées en raison de leur apparence physique. Cet ouvrage est aussi le premier à proposer une série de mesures qui, bien au-delà d'une approche strictement punitive, montrent que les discriminations au travail ne sont pas une fatalité et peuvent être combattues.
Né avec la révolution numérique, le financement participatif qui consiste à faire appel à la communauté des internautes pour financer des projets notamment culturels et artistiques pourrait-il, et dans quelle mesure, bousculer le modèle de financement de la culture ? Quelles en seraient les conséquences en termes de diversité de la création et d'auto-production ?
À partir de données notamment collectées auprès des sites Ulule, KissKissBankBank et Touscoprod, les auteurs interrogent ce nouveau modèle de financement. Ils analysent le profil des contributeurs, pointant l'importance des proches. Ils révèlent la corrélation, a priori contre-intuitive à l'ère numérique, entre proximité géographique et contribution.
Ils questionnent enfin l'impact de cette forme de financement sur la diversité de l'offre culturelle : se trouve-t-elle augmentée ou modifiée en favorisant l'auto-production, notamment dans le domaine musical et cinématographique ?
Depuis vingt ans, le problème climatique s'est hissé au sommet de l'agenda mondial, et un processus multilatéral s'est mis en place pour y répondre. Or, les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, responsables des dérèglements climatiques, ont atteint un niveau record en 2013.
Comment apprécier le bilan de ces négociations ? Revenant sur le traitement politique du changement climatique, du protocole de Kyoto à aujourd'hui, les auteurs proposent une analyse de ces enjeux et d'une gouvernance qui suscite autant d'attentes qu'elle crée de désillusions.
Est-il possible de changer de paradigme, alors que le monde connaît des accélérations majeures et se voit confronté à de multiples crises ? Dans quel cadre repenser le défi climatique pour y faire face et l'inscrire dans le champ des futurs ? Une référence sur le changement climatique et les questions stratégiques qu'il pose : rapports entre science et politique et rôle des experts, évolution de la géopolitique du climat, transition énergétique en Europe, aux États-Unis et dans les grands pays émergents, articulations entre problème climatique et globalisation, entre adaptation et développement.
Qu'ils soient naturels ou minutieusement reconstitués en studio, identifiables ou anonymisés, les lieux sont au coeur de l'activité cinématographique. Le choix des espaces est artistique, bien sûr, mais aussi économique : d'un côté les productions tentent de contenir les coûts, de l'autre certains territoires développent des politiques spécifiques pour attirer les tournages.
Pour comprendre la fabrique des films aujourd'hui, la sociologue Gwenaële Rot a suivi de nombreuses productions, assisté à des tournages et interrogé directeurs de production, réalisateurs, repéreurs, régisseurs, décorateurs, ventouses, etc.
Grâce à ce riche matériau collecté de Marseille à Paris en passant par Los Angeles, l'auteure ouvre les portes des plateaux, montre comment s'opère le choix de lieux à partir du scénario, comment ceux-ci sont patiemment transformés en décors de cinéma, devenant l'espace de travail d'une équipe, puis celui d'un récit porté sur grand écran.
Cinquante ans après les bouleversements politiques et sociaux portés par la séquence historique de Mai 68, que sait-on vraiment de cette séquence historique, en dehors de l'image d'Epinal qui s'est construite au gré des commémorations successives ? Une image très parisienne, fortement centrée autour de quelques figures et célébrités, aux dépends de milliers de militant.e.s ordinaires qui, entre 1966 et le milieu des années 1980 et sur tout le territoire, ont contribué à faire des « années 1968 » un « âge d'or des luttes » dont on peine aujourd'hui à restituer l'épaisseur et les logiques.
Cet ouvrage propose une plongée inédite dans les « années 68 » à Marseille, ville marquée par la puissance longtemps incontestée du PC et de la CGT dans le monde syndical, par une gouvernement municipal hégémonique et clientélaire (le système Defferre), par l'importance de la nébuleuse des chrétiens de gauche ou chrétiens marxistes. Il montre que la cité phocéenne a aussi eu un rôle d'avant-garde dans de nombreuses luttes majeures des « années 68 », en particulier les luttes féministes, le mouvement homosexuel et la défense des travailleurs immigrés.
Restant au plus près de l'expérience vécue par les 68ards ordinaires, ce livre restitue un Mai marseillais assez différent de l'« histoire officielle », tantôt enchantée tantôt noircie.
Nul autre lieu que Dubaï, ville-carrefour d'une mondialisation néolibérale, n'incarne mieux les avantages associés à l'occidentalité et à la blanchité. Au travers des récits d'une centaine d'habitants, expatriés ou en contrat local, recueillis par l'auteure, les Occidentaux installés à Dubaï se profilent comme un groupe social à part entière. Ils partagent l'expérience d'être structurellement privilégiés tant sur le marché du travail que dans la sphère intime, même si des hiérarchies de genre, classe, race et sexualité les traversent : tous les titulaires d'un passeport occidental, notamment français, n'en bénéficient pas de la même manière.
À Dubaï, l'occidentalité n'est pas seulement mobilisée pour classer, légitimer, regrouper et mettre à distance, elle l'est aussi pour se distinguer des autres élites de la ville globalisée, avec la conviction d'être en avance dans tous les domaines, professionnel, conjugal, familial et domestique. Un regard vif et singulier sur les reconfigurations actuelles de l'hégémonie occidentale.vée.
La pratique du jeu serait-elle la meilleure façon d'exploiter les ressources des mutations numériques en cours ? Depuis longtemps relégué au domaine du divertissement, le jeu apporte une contribution essentielle au bien-être et au développement des personnes comme à l'équilibre des sociétés. Grâce aux nouvelles technologies, qui décuplent le nombre et l'attrait des terrains de jeu et libèrent les talents infinis de l'intelligence collective, les jeunes générations l'ont bien compris : en s'appropriant de façon ludique le nouvel environnement cognitif et relationnel du continent digital, elles tournent le dos aux hiérarchies et à la confiscation des savoirs.
Elles assurent l'indispensable adaptation de nos vieux modèles culturels et politiques. Elles nous précèdent dans un nouvel âge, plus émotionnel, plus créatif, plus humain : l'âge du jeu.
D'un côté les moins diplômés, dont l'emploi se dégrade, de l'autre les très qualifiés, enfants chéris d'une économie de plus en plus gourmande en compétences. D'un côté des emplois mal payés, sans intérêt ni perspective d'évolution. De l'autre des postes aux salaires élevés, des connaissances valorisées, des possibilités de carrière... Phénomène marquant des deux dernières décennies, la polarisation du marché du travail touche la plupart des pays.
Elle se traduit par une explosion des écarts de rémunération et par un risque accru de chômage et de précarisation. Les causes sont multiples - changements technologiques, mondialisation, désindustrialisation, etc. - et leurs effets se renforcent mutuellement. Ce phénomène est-il inéluctable ? Avec la disparition des emplois intermédiaires assiste-t-on à la mort programmée de la classe moyenne ou parviendrons-nous à adapter nos économies à cette nouvelle donne ?
En 2017, plus de 300 000 offres d'emploi n'ont pas été pourvues, alors même que l'on comptait près de 3,5 millions de chômeurs. Ce décalage entre offre et demande de travail peut avoir de multiples causes, dont l'ouvrage évalue le poids respectif : les chômeurs ne possèdent pas les compétences demandées par les entreprises, ils n'habitent pas les régions où les emplois se créent, les recruteurs ou les demandeurs d'emplois n'ont pas accès à l'information pertinente, les salaires ne jouent pas leur rôle d'équilibrage du marché, etc.
L'ouvrage examine ensuite l'efficacité des outils classiques mobilisés pour améliorer les appariements sur le marché du travail - formation, aides à la mobilité, assurance chômage, accompagnement des demandeurs d'emploi et des entreprises - et explore les nouvelles approches issues aussi bien des sciences cognitives que de la data science.
Depuis leur invention au début des années 1980, les swaps (produits dérivés financiers) ont bouleversé le paysage de la finance contemporaine. Formidables outils de gestion du risque pour certains, instruments de spéculation éminemment suspects pour d'autres, ils ont connu un succès fulgurant, voyant la valeur de leurs marchés multipliée par mille en quelques décennies, jusqu'à représenter aujourd'hui plus de six fois et demie le PIB mondial. Brièvement désignés au rang des coupables lors de la crise financière de 2007, les swaps sont emblématiques des défis et des dérives que pose la financiarisation de l'économie mondiale.
À l'origine de l'essor de cette innovation financière se trouvent certes des banquiers, mais aussi des juristes. Par leur travail de standardisation des contrats, d'interprétation des lois et d'argumentation devant les tribunaux, ces acteurs plus discrets de la finance ont donné aux swaps une consistance matérielle et intellectuelle qui leur a permis de croître en marge des principales réglementations destinées à encadrer la finance. En même temps qu'ils construisaient le langage leur permettant de parler des swaps en droit, les juristes ont amorcé une profonde transformation de la culture juridique du monde des affaires : sous leur influence, c'est en fin de compte le droit lui-même qui s'est financiarisé.
Les Chiffres clés de la culture et de la communication présentent une analyse complète et transversale du champ de la culture à travers 32 fiches contextualisées livrant et commentant les dernières données disponibles par secteur.
Qui n'a pas entendu dire qu'il était "dangereux" pour une femme de sortir seule le soir ? Si tout le monde semble s'accorder sur une telle réalité, les moyens à mettre en oeuvre pour éviter ce genre de "dangers" n'en sont pas moins considérés comme relevant d'une simple question de "bon sens". A l'heure où la question de la sécurité occupe le devant de la scène, celle des femmes est en effet largement ignorée des médias et rarement prise en compte par les pouvoirs publics : à elles de prendre leurs précautions. A l'aide d'une approche originale qui confronte les politiques de sécurité aux pratiques et représentations quotidiennes, ce livre souligne les difficultés des politiques publiques à prendre en considération les inégalités entre les sexes. L'étude de la mise en oeuvre de contrats locaux de sécurité, à Paris et à Guyancourt, révèle en effet les multiples résistances qu'une telle thématique suscite. Marylène Lieber met en évidence la prégnance de discriminations présentées comme allant de soi, dans un contexte d'égalitarisme entre hommes et femmes qui n'est que formel. Elle donne également à voir une forme de violences à l'encontre des femmes trop rarement appréhendée, celles se déroulant au coeur des espaces publics.
Les discriminations de sexe sont ancrées dans nos sociétés. Comment expliquer leur persistance dans des économies capitalistes qui se développent au sein d'un espace démocratique ? Comment déceler, prouver et mesurer ces discriminations ? Qu'en est-il des inégalités de salaires entre les femmes et les hommes ? La mixité à l'école est-elle un vecteur d'inégalités ? Le recours croissant à la notion de diversité n'est-il pas un moyen de contourner l'interdiction de discriminer ? Comment interpréter l'évolution des normes juridiques dans le droit international, communautaire et français ? L'Europe joue-t-elle un rôle moteur ? Les politiques publiques sont-elles efficaces pour lutter contre les discriminations ou bien, au contraire, en produisent-elles ? Afin de conceptualiser et de mesurer les discriminations entre les femmes et les hommes, sont réunies ici les approches théoriques et empiriques de seize chercheurs-es issus-es d'horizons divers : philosophie, économie, droit, sociologie, science politique, psychologie, etc. Au moment où l'enseignement et la recherche sur le genre se déploient en France, ce livre croise les regards portés par les différentes disciplines des sciences sociales sur les discriminations entre les sexes, et invite au débat sur une question qui est toujours d'actualité.
L'image de carrières stables avec un seul employeur, qui prédominait durant la période d'après-guerre et en soutien de laquelle de nombreuses lois de protection d'emploi ont été introduites, occupe toujours une place importante dans les esprits et dans les relations industrielles. Or, ce modèle s'est trouvé de plus en plus mis à mal, avec une croissance ralentie, une participation féminine accrue et un assouplissement de la législation qui régule les relations entre employeurs et employés.
Dans ce contexte, les plans de carrière ont de moins en moins de chances de se réaliser comme prévu. Les « accidents » au cours de la vie professionnelle sont devenus à la fois plus fréquents et plus variés. Cet ouvrage en dresse une typologie.
Depuis la mauvaise orientation initiale jusqu'au licenciement, économique ou non, en passant par les aléas de la vie privée, il montre comment leurs effets diffèrent selon les types et selon les modalités de leur prise en charge.
Quand les sociologues répondent à des commandes, comment y répondent-ils ? Les reformulent-ils pour faire émerger ce qu'ils considèrent comme des demandes sous-jacentes ? Sont-ils au contraire instrumentalisés ? Quelles pratiques d'enquête et de restitutions proposent-ils pour répondre aux commanditaires ? Celles-ci favorisentelles les échanges entre les sociologues et les acteurs de terrain, les décideurs, les citoyens...
? La sociologie y trouvet-elle l'occasion de moderniser ses théories et concepts et de consolider sa pertinence en écho aux interrogations de nos sociétés ?
La Revue française de sociologie entend montrer la part que les travaux de sociologie prennent à la connaissance du monde social. Son but est de diffuser une production sociologique de qualité en faisant place aux divers courants théoriques et méthodologiques.
Le conflit au travail appartient d'abord à l'histoire du mouvement ouvrier, comme dynamique de socialisation et de changement social où ce conflit joue un rôle moteur.
Aujourd'hui, si le monde du travail est « post-industriel », il est loin d'être pacifié : il reste « sous tensions », générant toujours une volonté de se défendre, en recourant au syndicat, aux prud'hommes, aux nouvelles technologies, etc. Quels sont à présent les types de conflits comme les modes d'action contestataires en son sein ?
Ivan Sainsaulieu propose une sociologie du conflit au travail et des formes - traditionnelles ou renouvelées - de résistances développées par les salariés. Il montre que, pour prendre en compte la réalité conflictuelle au travail, il faut, au-delà de la toujours présente lutte collective, aborder aussi le conflit sous un angle plus individualisé (discriminations, rivalités intra-salariales, harcèlement) et subjectif (les émotions comme le stress, les questions existentielles telles que le consentement ou l'épanouissement au travail).
A travers l'analyse des effets de la révolution numérique sur l'organisation des marchés culturels, V. Chabault examine les logiques de consommation du livre sur Internet.
Ce premier dictionnaire consacré à la sociologie des mouvements sociaux a pour ambition d'offrir une synthèse pratique et maniable des concepts clés dans ce domaine, aux étudiants, enseignants du secondaire et du supérieur, et aux professionnels.
Concepts canoniques ou notions plus récemment développées reflètent la variété des courants et des paradigmes qui se sont succédé ou qui coexistent aujourd'hui. Chacune des 77 notices, rédigées dans une langue claire et accessible, vise un objectif pédagogique, en offrant une présentation générale et historique de la matière traitée, en proposant une analyse synthétique de ses usages et de ses enjeux, le tout dans une perspective internationale et en s'appuyant sur des exemples les plus divers.
Des renvois vers d'autres articles du dictionnaire permettent au lecteur de se reporter facilement aux notions connexes et d'élargir ainsi sa connaissance. Une brève bibliographie regroupe à la suite de chaque notice les quelques références jugées fondamentales. La bibliographie générale constitue un outil de référence indispensable. Les auteurs, spécialistes internationalement reconnus ou jeunes chercheurs aux travaux en cours ou récemment achevés, s'inscrivent dans les débats les plus contemporains.
Leur diversité garantit au lecteur le point de vue le plus ouvert possible sur ce champ de recherches et de réflexions dont ce dictionnaire dresse un panorama immédiatement accessible.
Autant que l'appartenance sociale, le parcours scolaire ou la formation,la vie au travail construit l'identité des individus. Il revient à Renaud Sainsaulieu d'avoir mis en lumière, dès les années 1970, l'effet culturel central de l'activité professionnelle, dans un ouvrage qui révolutionna l'école française de sociologie des organisations : L'Identité au travail.
Pour éprouver la construction de sa propre identité au travail, Renaud Sainsaulieu vit l'expérience d'ouvrier d'usine, qu'il relate dans ce livre. Il mobilise en suite des protocoles d'analyse plus classiques, mêlant la sociologie et la psychologie, pour distinguer des cultures au travail - négociation,retrait, affinités, fusion. Il démontre ainsi que les organisations sont des lieux d'apprentissage et de définition de soi.
Réalisée à une époque charnière de tertiarisation de l'économie, de renouvellement des structures d'encadrement et d'arrivée massive des femmes dans les emplois de bureau, l'analyse se prolonge bien au-delà de l'atelier ouvrier pour montrer, comme l'écrit Norbert Alter dans la préface de cette édition, que l'entreprise constitue « l'un des lieux de socialisation centraux du monde contemporain et de ce fait dispose d'une responsabilité sociale ».
La réédition très attendue d'un ouvrage capital qui demeure la base de l'oeuvre d'une vie de chercheur engagé et dont les observations n'ont rien perdu de leur actualité.
Fruit d'enquêtes par entretiens biographiques approfondis et d'une méthode inédite de comparaison internationale, ce livre renouvelle les connaissances sur le chômage d'une façon aussi originale que passionnante.
"Comment l'ordre politique se délite-t-il ? De quoi sont faites les crises et comment en rendre raison ? Ces questions sont au coeur du maître-ouvrage de Michel Dobry, Sociologie des crises politiques, publié en 1986, qui a inspiré des générations de chercheurs par ses thèses en rupture avec la façon dont les sciences sociales analysaient les phénomènes révolutionnaires et les transitions politiques.
Dialogue critique autour des principes d'analyse et des choix épistémologiques qui font l'originalité de cette démarche sociologique, La Logique du désordre discute la façon dont Michel Dobry envisage les acteurs sociaux et leur action ; sa conception de la causalité et de l'historicité des processus politiques ; les conditions sous lesquelles ses concepts et systématisations s'exportent sur des terrains imprévus tels que les relations internationales ; la pertinence de ses propositions pour appréhender les « jeux politiques routiniers ». Autant de questions et d'objections auxquelles Michel Dobry répond dans un texte fi nal qui présente sa perspective relationnelle.
Une relecture des thèses de Michel Dobry qui en montre toute l'actualité, et une introduction indispensable à Sociologie des crises politiques."
Dès la venue au monde, en 1982, du premier "bébé- éprouvette" français, d'intenses débats de société surgissent.
La technique ne risque-t-elle pas de déshumaniser la naissance ? La parenté est-elle avant tout biologique ou d'abord sociale ? Les familles issues des laboratoires de la fertilité seront-elles des familles comme les autres ? Un long processus se met en marche, qui aboutit à l'adoption des lois de bioéthique en 1994. En France, seuls les couples composés d'un homme et d'une femme vivant une relation stable seront admis, les dons de sperme ou d'ovocytes seront gratuits et anonymes, les mères porteuses interdites.
Quinze ans plus tard, la loi est remise en chantier. Les moeurs ont évolué, la famille s'est diversifiée. Des enfants nés grâce à un donneur revendiquent le droit de connaître leurs origines. La gestation pour autrui n'est pas éradiquée. Les familles homoparentales éclosent et demandent à être reconnues. La controverse renaît, et les politiques doutent. Cependant, contre toute attente, la loi est reconduite en l'état.
Une synthèse inédite sur trente ans de débats publics et de décisions politiques autour d'un sujet de société révolutionné par les progrès scientifiques.
L'émeute, parce qu'elle introduit une rupture dans le fonctionnement de la société, est perçue comme extérieure à la culture et aux traditions nationales ; le fait que ceux qui y participent soient souvent d'origine immigrée suscite des débats sur les critères culturels, ethniques ou raciaux d'intégration. La Grande-Bretagne, depuis longtemps confrontée à des épisodes de tensions urbaines, a développé dès les années 1980 une réflexion axée sur le multiculturalisme, la lutte contre la discrimination raciale et la sous-représentation politique des minorités. Ces approches ont abouti, dans la décennie suivante, à des politiques ambitieuses contre la discrimination raciale dans la police. Les idées de citoyenneté, de valeurs communes, et la notion de community cohesion du New Labour de Tony Blair les ont éclipsées après la vague d'émeutes de 2001. Mais le multiculturalisme continue d'inspirer nombre de politiques outre-Manche et d'animer un vif débat. Un essai éclairant, dans un contexte européen où le multiculturalisme tend à s'effacer au profit d'un " néo-assimilationnisme ", notamment en France où statistiques ethniques et sous-représentation des minorités restent sujets à polémique.