« Parmi les royaumes bien organisés et gouvernés de notre temps, il y a celui de France, où l'on trouve une infinité de bonnes institutions, dont dépendent la liberté et la sécurité du roi ; au premier rang desquelles figure le parlement avec son autorité. Parce que celui qui institua ce royaume, connaissant l'ambition des puissants et leur insolence et jugeant nécessaire qu'ils aient dans la bouche un frein pour les corriger, sachant d'autre part fondée sur la peur la haine du populaire envers les grands et voulant rassurer ces derniers, ne voulut pas que ce fût là une attribution particulière du roi, pour lui épargner les éventuels griefs des grands s'il favorisait le populaire et ceux du populaire s'il favorisait les grands ; c'est pourquoi il institua un tiers juge chargé, sans qu'on en fît grief au roi, de battre les grands et favoriser les petits ; institution, celle-ci, qui ne pouvait être ni meilleure ni plus prudente, ni une plus grande source de sécurité pour le roi et le royaume. D'où l'on peut tirer un autre enseignement digne d'être noté, à savoir que les princes doivent faire en sorte que soient administrées par d'autres les choses qui sont matière à griefs, et par eux-mêmes celles qui sont matière à gratitude. Et je conclus une nouvelle fois qu'un prince doit faire cas des grands, mais ne pas se faire haïr du peuple. »
Sommaire
Note préliminaire.
Introduction au Prince. Plus qu'un pari, un acte de foi politique.
Chronologie sommaire de la vie de Machiavel.
Le Prince.
[Dédicace] Nicolas Machiavel au magnifique Laurent de Médicis.
I : Combien il y a de genres de principautés et de quelles façons on les acquiert.
II : Des principautés héréditaires.
III : Des principautés mixtes.
IV : Pourquoi le royaume de Darius, qu'Alexandre avait occupé, ne se rebella pas contre les successeurs d'Alexandre après sa mort.
V : Comment on doit gouverner les cités et les principautés qui, avant d'être occupées, vivaient sous leurs propres lois.
VI : Des principautés nouvelles que l'on acquiert par ses propres armes et sa vertu.
VII : Des principautés nouvelles que l'on acquiert par les armes et la fortune d'autrui.
VIII : De ceux qui sont parvenus à la principauté par des scélératesses.
IX : De la principauté civile.
X : De quelle façon on doit mesurer les forces de ces principautés.
XI : Des principautés ecclésiastiques.
XII : Combien il y a de genres de milices, et des soldats mercenaires.
XIII : Des troupes auxiliaires, auxiliaires et propres mélangées, et entièrement propres.
XIV : Ce qu'il appartient à un prince de faire en matière d'art militaire.
XV : De ce pourquoi les hommes, et particulièrement les princes, sont loués ou blâmés.
XVI : De la libéralité et de la parcimonie.
XVII : De la cruauté et de la pitié ; et s'il vaut mieux être aimé que craint, ou le contraire.
XVIII : De la façon dont les princes ont à tenir leur parole.
XIX : Comment se garder d'être méprisé et haï.
XX : Si les forteresses, et bien d'autres choses que chaque jour font les princes [pour la conservation de leur état], sont utiles ou inutiles.
XXI : Ce qu'il appartient au prince de faire pour acquérir estime et réputation.
XXII : Des ministres que les princes ont auprès d'eux.
XXIII : De quelle façon on doit fuir les adulateurs.
XXIV : Pourquoi les princes d'Italie ont perdu leurs états.
XXV : Quel pouvoir a la fortune dans les choses humaines et comment on peut lui tenir tête.
XXVI : Exhortation à prendre la défense de l'Italie et à la délivrer des barbares.
Répertoire bibliographique.
Index des noms de personnes et de personnages.
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